vendredi 18 décembre 2009

Centre Galilée. Histoire

Appel à tous ceux qui ont été proches du projet Galilée.
Tien (Manh-Tien Phan) m'écrit : "Si tu pouvais écrire un livre là-dessus (pour laisser une trace de notre utopie)".
Je prends la balle au bond et j'essaie de rassembler des souvenirs. Je vais aller jusqu'en 1992 et laisser à l'équipe suivante la suite de l'histoire. En vrac je cherche témoignages et documents sur :
- La naissance du projet Galilée au sein de la Maison des Sciences de Louvain-Leuven, avec Albert Dalcq, Paul Gouverneur, Eric Cammaerts, Eric Gheur, ... qui encore ?
- Les premiers Cahiers Galilée (inventaire des thèmes de recherche dans les Facultés scientifiques, le recteur ne savait pas qui faisait de la recherche dans son UCL
- Energie sur la Place
- Sciences sur la Place
- La construction de la maison Galilée, une maison communautaire intergénérationnelle
- La Bibliothèque de Bandes Dessinées (Pierre Renard, ...)
- Bulles de Savoir
- Les implantations à Namur (Amalgame), Nivelles (Pré-en-Bulles), Bruxelles, ...
- Le Groupe Galilée dans l'action hiver 1970 pour l'accueil des étrangers
- Les groupes femmes : "SOS Viol", les Rebelles, ...
- Le Centre Galilée et l'informatique
- Les scientifiques amis : Albert Jacquard, Jean-Marc Lévy-Leblond, Odette Thibault, ...
- Les habitants de la Maison Galilée
- Le Centre Galilée et les activités internationales
- La bioéthique sujet de conflit avec l'UCL du temps de Massaux
...
A quoi pensez-vous ?

Centre Galilée. Dernier jour

Le Centre Galilée cesse ses activités ce vendredi 18 décembre 2009, après 43 ans. C'est une "liquidation volontaire" décidée par l'assemblée générale de septembre. L'équilibrage financier n'était plus assuré. En particulier l'asbl n'était plus subsidiée depuis la mise en oeuvre d'un nouveau décret sur l'éducation permanente.
Je n'ai appris la fin que depuis deux jours et comme beaucoup d'amis j'ai le sentiment d'un deuil.

Il me faut d'abord rendre hommage à l'équipe qui a géré l'asbl depuis 18 ans et a assuré le déploiement de formations informatiques d'excellente qualité. Ce n'était pas facile car, lorsque l'équipe dont j'avais été longtemps le secrétaire général a passé la main, l'asbl avait besoin d'une gestion plus ferme.
Régulièrement j'entendais des éloges sur les services offerts par la nouvelle équipe de Galilée dans le bâtiment de la Fondation Wallonne y compris les services techiques, les séjours nature et informatique, ...
L'équipe autour de René Kinsoen, du professeur Hennebert, de Danny, de Pascale... a fait un boulot formidable et de longue haleine.
Les employés de l'asbl ont trouvé de quoi continuer leur vie, enrichis d'une énorme expérience.
Depuis 1992 on m'avait demandé de prendre mes distances par rapport à l'asbl pour permettre à la nouvelle équipe de se libérer du poids du fondateur et de développer ses projets propres. Je me suis donc consacré à l'enseignement supérieur au sein du pôle Louvain.
Depuis 1966, le Centre Galilée a été une extraordinaire aventure au pays de la culture scientifique et technique. Les sciences dans la société, c'était son domaine de travail. Pendant près d'un demi-siècle il a été fidèle à ce projet. Il a exploré et accompagné le déploiement de nouvelles sciences et technologies dans notre société. L'informatique partagée dès 1966. L'écologie associative, préhistoire de l'écologie politique, dès la fin des années 60. L'organisation de l'animation urbaine "Energie sur la Place" au début de Louvain-la-Neuve (l'enfant Benoît Macq, interface actuel "Sciences et Sociétés" au sein de la nouvelle équipe rectorale) y présentait l'énergie dans le jouet (les ressorts par exemple).
Tout le monde reconnait, 30 ans plus tard, que Galilée a joué un rôle important dans la diffusion du travail autour des énergies. Son rôle est encore plus clair dans le développement de l'outil informatique dans les mondes associatifs, éducatifs et familiaux. Sa centrale d'achat a vendu plus de 500 Commodore 64. Elle a introduit le Macintosh dans la ville de Louvain-la-Neuve, avec parfois une commande groupée de 100 Macintosh pour ses utilisateurs.
Que reste-t-il de ce demi-siècle de travail ? Je voudrais rassembler souvenirs et documents sur la période que j'ai connue, donc jusqu'en 1992.
Matériellement à Louvain-la-Neuve il reste un nom sur une place "la place Galilée". Ce nom a été donné, à l'intervention de Simon-Pierre Nothomb, parce que le Groupe Galilée participait à la construction d'une maison sur la place en contrebas de la place des Sciences. Maintenant quelques-uns croient que le Centre Galilée tire son nom de la Place Galilée. C'est évidemment le contraire : projet Galilée dès 1966, pavage de la place Galilée à partir de 1972 .
Et il reste de nombreuses associations qui ont été inspirées par la réflexion Sciences-Sociétés. Et encore quelques enfants, arrivés à des fonctions importantes, me rappellent qu'ils se sont initiés à l'informatique sur les PC de notre maison : sur des TRS-80, des Vic-20, des Apple II. Place donc aux nouvelles générations.

mardi 20 octobre 2009

24 heures vélo 2009

Les 24 heures vélo, c'est reparti.
Quelques photos sur mon site : www.flickr.com/paulthielen

lundi 12 octobre 2009

Boycott académique d'Israël. Nécessaire ou contreproductif ?

Les universités peuvent-elles jouer un rôle politique ? Ou est-ce contraire à leuréthique ?
Je me souviens d'un de mes maîtres en biologie, le professeur Vandebroek, embryologiste et anthropologue, qui au début des années 60 avait rappelé à son auditoire sa réaction à la visite d'un de ses collègues, en 1940, à l'Institut de Zoologie (Naamsestraat à Leuven). Le collègue était en uniforme d'officier de l'armée d'occupation, a priori pas lié aux nazis, mais Vandebroek lui a signifié que quand il y avait occupation la collaboration interuniversitaire était rompue. Au grand étonnement de l'universitaire allemand.
Des universitaires de l'UCL et d'ailleurs plaident aujourd'hui pour un boycott académique d'Israël actif dans ses colonies et ses zones d'occupation au mépris du droit international. Ils mettent en évidence le bloquage de l'Université de Bir-Zeit (devenue inaccessible à partir de Bethléem par exemple) ou la destruction d'une université à Gaza (sous prétexte qu'elle collaborait pour l'armement mais avec ce critère-là il faudrait sans doute détruire toutes les universités d'Israël).
Je le répète c'est un sujet délicat mais le boycott de l'Afrique du Sud a permis à ce pays d'avancer vers la paix.
Il y a déjà eu un débat à l'ULB, il y en aura à Louvain-la-Neuve. A suivre évidemment.
Voici une invitation que j'ai reçue par mail.

Le Boycott Académique d'Israël: Ouvrons le Débat!

Belgique, 20/23 Octobre, 2009 | KUL, UG, VUB, UCL, ULB
En avril 2004, compte-tenu de la persistance d'Israël dans ses violations du droit international et de l'échec de toutes les formes d'interventions et de processus de paix pour amener Israël de se soumettre au droit humanitaire, la Palestine occupée a lancé un appel de boycott de toutes les institutions académiques et culturelles israéliennes jusqu'à ce qu'elles en répondent au droit international et aux principes des droits de l'Homme.
Aujourd'hui, le boycott académique prend place dans le cadre plus vaste de la campagne BDS - Boycott, Désinvestissement, Sanctions - et réunit un soutien international remarquable qui a déjà mené à de nombreuses victoires significatives partout dans le monde. La Belgique ne fait pas l'exception. Plusieurs institutions culturelles, organisations et personnalités ont ouvertement plaidé en faveur du BDS, sous différentes formes, et luttent sans relâche pour sensibiliser et défendre l'appel lancé par la société civile palestinienne. Malgré cela, la logique et les conditions de cet appel à un boycott académique d'Israël restent souvent incertaines.

Pour répondre à cette incompréhension et à l'incertitude dont le boycott académique d'Israël fait l'objet, ainsi que pour rejoindre l'intérêt croissant de certains académiques et étudiants pour cette thématique, le Brussels Palestine Collective a décidé d'inviter Samia Botmeh à réaliser une tournée de débats dans les universités belges. Samia Botmeh est directrice du "Birzeit University's Center for Development Studies" et, d'autre part, professeur d'Economie et d'Etudes de genre. Elle est aussi l'un des membres du comité de pilotage de la "campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d'Israël" (PACBI).
Brussels Palestine Collective. brusselspalestinecollective@gmail.com
Programme de la Tournée

Mardi 20 octobre
Katholieke Universiteit Leuven
Speaker: Samia Botmeh
Modérateur: Prof. Sarah Bracke
Heure: 16h
Lieu: SW 00.113, Raadzaal Sociale Wetenschappen, Parkstraat 45, 3000 Leuven

Mercredi 21 octobre
Universiteit Gent
Speaker: Samia Botmeh
Modérateur: Prof. Ruddy Doom
Heure: 15:30
Lieu: Auditorium B, Oude School (06.02), Universiteitsstraat 6, 9000 Gent

Vrije Universiteit Brussel
Speaker: Samia Botmeh
Modérateur: Patrick Deboosere
Heure: 18:30
Lieu: to be confirmed

Jeudi 22 octobre
Université Catholique de Louvain-La-Neuve
Speaker: Samia Botmeh
Modérateur: Prof. Jean Bricmont
Heure: 14h
Lieu: Auditoire Leclercq, Bâtiment Leclerc, Place Montesquieu 1, 1348 Louvain-la-Neuve

Vendredi 23 octobre
Université Libre de Bruxelles
Speaker: Samia Botmeh
Modérateur: Prof. Eric David
Heure: 14h
Lieu: Salle Henri Janne, l'Institut de Sociologie (15ème niveau), Avenue Jeanne 44, 1050 Bruxelles

dimanche 4 octobre 2009

Nivelles Tour Sainte-Gertrude

Louvain-la-Neuve a trop peu de rapports avec les autres villes du Brabant wallon. Il y a bien un buc TEC rapido Nivelles-Louvain-la-Neuve. Mais il ne fonctionne pas le week-end.
Ce dimanche c'était le moment de venir à Nivelles, pour le 733e tour. J'ai téléchargé quelques centaines de photos du Tour Sainte-Gertrude : la rentrée du Tour après 14 km de marche dans la ville et la campagne.
Photos et vidéos

www.flickr.com/paulthielen

jeudi 24 septembre 2009

24 heures vélo 2009

http://www.cse.be/24h
La date : les mercredi 21 et jeudi 22 octobre 2009
Départ mercredi 13 heures sur la Grand-Place.
Toujours 3 types de vélos : course, folklo, humanitaires.
Il y a de plus en plus d'animations sur les places.

mercredi 23 septembre 2009

Rentrée académique 2009-2010. 3e mission

J'ai aussi mis quelques images sur :
www.flickr.com/paulthielen
et sur www.youtube.com/paulthielen

vendredi 18 septembre 2009

Groupe Martin V. L'Université de Louvain : à la fois chrétienne et pluraliste

Groupe Martin V
Regards croisés n° 5 :


L’UNIVERSITÉ DE LOUVAIN : À LA FOIS CHRÉTIENNE ET PLURALISTE ?
Préface 3
http://sites.uclouvain.be/Martin5/U.catholique/1.Presentation.Preface.pdf
Enjeux


Paul Löwenthal, Vers un 'pluralisme situé' ? 5
http://sites.uclouvain.be/Martin5/U.catholique/2.Lowenthal.pdf

Première partie :
Actes du colloque sur
« Références et identité de notre nouvelle université »
Évaluations


Jean de Munck, UCL, version 2010 17
http://sites.uclouvain.be/Martin5/U.catholique/3.deMunck.pdf


Bernard Feltz, Université et conviction 25
http://sites.uclouvain.be/Martin5/U.catholique/4.Feltz.pdf


Michel Dupuis, Un point de vue philosophique 31
http://sites.uclouvain.be/Martin5/U.catholique/5.Dupuis.pdf


Marcel Gerard, L'université comme institution engagée dans la société 37
http://sites.uclouvain.be/Martin5/U.catholique/6.Gerard.pdf


Etienne Michel, Un point de vue de l'enseignement catholique 41
http://sites.uclouvain.be/Martin5/U.catholique/7.Michel.pdf


Michel Kesteman, L'alphabet est à revisiter : c’est l’université des laboureurs 45
http://sites.uclouvain.be/Martin5/U.catholique/8.Kesteman.pdf



Marie-Francoise Rigaux, Université et foi chrétienne : une profession de foi en trois dimensions 49
http://sites.uclouvain.be/Martin5/U.catholique/9.Rigaux.pdf


Michel Molitor, Un temps de refondation 53
http://sites.uclouvain.be/Martin5/U.catholique/10.Molitor.pdf


André Fossion, Foi chrétienne et Université Louvain 59
http://sites.uclouvain.be/Martin5/U.catholique/11.Fossion.pdf


Deuxième partie :
CONTRIBUTIONS AU DÉBAT


Christian Arnsperger, Bazarder le "C"... et puis ? 65
http://sites.uclouvain.be/Martin5/U.catholique/12.Arnsperger.pdf


Felice Dassetto, Réflexions rapides à propos du "C" 79
http://sites.uclouvain.be/Martin5/U.catholique/13.Dassetto.pdf

Jacques Delcourt, A la recherche de son identité dans un contexte en transformation constante 83
http://sites.uclouvain.be/Martin5/U.catholique/14.Delcourt.pdf


Jacques Drèze, Un demi-siècle d'université catholique 103
http://sites.uclouvain.be/Martin5/U.catholique/15.Dreze.pdf


Vincent Hanssens, L’université catholique aujourd'hui : sens et pertinence ? 109
http://sites.uclouvain.be/Martin5/U.catholique/16.Hanssens.pdf


Paul Mandy, Foi chrétienne et université en tant qu’institution catholique 113
http://sites.uclouvain.be/Martin5/U.catholique/17.Mandy.pdf


Philippe Van Parijs et al., Pour une université bien dans sa peau 117
http://sites.uclouvain.be/Martin5/U.catholique/18.VanParijs.pdf


PERSPECTIVES
Guillaume de Stexhe 133
http://sites.uclouvain.be/Martin5/U.catholique/19.Perspectives.pdf


Adresse de contact :
Paul Löwenthal
Rue du Beau-Frêne 4
BE-1315 Piétrebais

mercredi 16 septembre 2009

Soeur Sourire

Un reportage sur son destin ce mercredi soir sur la RTBF première. Ces évocations me remplissent chaque fois de tristesse. Nous nous connaissions bien au milieu des années 60. Quand elle était à Louvain elle participait presque chaque matin à l'eucharistie dans la maison communautaire du CRU. Mais il y avait une distance énorme entre la religieuse assez effacée et l'auteur de "Dominique, nique, nique" au succès universel.
Cette musique était extraordinairement entrainante, la voix de Jeanine était fraiche mais les paroles me paraissaient insignifiantes ou même consternantes. Je n'avais pas le même culte qu'elle pour celui qui "combattait les Albigeois". Quelqu'un à Louvain avait composé une parodie sur Dominique qui "regardait brûler les hérétiques". Ce n'était pas le genre d'humour de Soeur Sourire, elle n'avait pas beaucoup aimé.
Son histoire c'est aussi celle des communautés de religieuses. J'ai bien aimé le Fichermont du début des années 60 mais peu de femmes sont sorties intactes de cette aventure.
Salut Jeanine!

Journées du patrimoine à Louvain-la-Neuve

Le weekend dernier Louvain-la-Neuve fut un des lieux importants des visites au Brabant wallon. Toute la journée, des guides ont emmené des petits groupes parcourir la ville. Point d'attraction principal : la bibliothèque des sciences et technologies qui domine le quartier Biéreau.
Au début de Louvain-la-Neuve, je la voyais construire jour après jour. Peu après son ouverture au public, je vois une famille pénétrer dans la bibliothèque. Des enfants crient et le papa les interrompt : "mais taisez-vous! vous ne voyez pas que c'est une église".
Ce samedi je me suis laissé guider par les permanents d'aujourd'hui. On découvre chaque fois un petit recoin, le regard s'échappe le long d'une perspective inattendue. Arrivé au sommet, sur le balcon de l'escalier de secours qui brode la façade, je me suis fait interpeller par l'équipe du journal télévisé de la RTBF. Sur les relations entre l'architecture et l'urbanisme de Louvain et de Louvain-la-Neuve, sur la "modernité". J'ai dit des choses sur ce qui du génie millénaire de Leuven a pu être transposé, sur ce qui est création originale, ...
Mais quand on m'a interrogé sur la vie dans le béton j'ai dit ce qui a été mon sentiment depuis 1973. Le béton prend la couleur de nos sentiments. Il est parfois doré comme il y a une quinzaine de jours un groupe dansait sur la place, il est parfois maussade et triste. Et je terminais en proposant en boutade que "cette ville avait été construite 200 km trop au Nord, qu'elle aurait été très bien au Maghreb".

samedi 29 août 2009

Occupation de la Poste de Louvain-la-Neuve

Peut-être un baroud d'honneur mais paut-être le point de départ d'une réflexion sur ce qu'est aujourd'hui un "service public" ou un "service au public".
Ce dimanche 30 aout à midi, un casse-croûte pain gratuit devant la poste de Louvain-la-Neuve. Le pain est donc fourni par les organisateurs. Chacun doit amener de quoi "mettre sur sa tartine" et une boisson.
On ne fournit ni assiette ni couvert.

mardi 11 août 2009

Funérailles de Paul Gauthy

Funérailles de Paul Gauthy.
Ce vendredi 14 aout 2009 à 11h. Eglise de Corroy-le-Grand. Ensuite inhumation au cimetière de Corroy.
C'est près de Louvain-la-Neuve. Sortie Sud sur l'autoroute.

lundi 10 août 2009

Paul Gauthy

Paul Gauthy est décédé paisiblement ce dimanche 9 aout 2009.
Il a été le directeur de l'ENCBW au moment de la construction du superbe batiment du chemin de la Bardane.
Malgré la maladie il a poursuivi sa tâche de Directeur-Président de la Haute Ecole Léonard de Vinci.

dimanche 24 mai 2009

vendredi 22 mai 2009

La ferme du Biereau sur la carte de Ferraris

La carte de Ferraris 1777 est disponible sur le web.
Si vous habitez une maison ancienne vous pouvez regarder si elle a été dessinée sur la carte de la fin du 18e siècle.

dimanche 8 mars 2009

François Martou. Homélie Dieudonné Dufrasne. Schaltin. 5 mars 2009

La Foi chrétienne se vit dans le secret du coeur, un secret d'amour éminemment personnel, puissant, mais tout autant fragile, comme est l'amour. Dès lors, la Foi se préserve des regards impudiques. Elle protège jalousement l'intimité de ses relations avec le mystère de Dieu. En ce sens, il est juste de dire que la religion est une affaire privée, non pas cependant par une éventuelle injonction qui lui serait imposée de l'extérieur, mais parce que le croyant, en toute liberté, ferme l'accès du public à la source intérieure de son identité, que personne ne peut lui ravir. C'est de cette source que jaillissent, comme les perles d'un trésor, les dons si rares de la paix sereine, de l'espérance joyeuse et de la charité brûlante. Mais en même temps, et tout naturellement, cette Foi secrète se manifeste publiquement dans la vie du croyant, non par prosélytisme, ni par forcing idéologique, ni par soif du pouvoir, ni par valorisation individuelle - encore que ces déviances existent -, mais comme par le débordement irrésistible de cette source intérieure dont les eaux généreuses lui chantent les appels de l'Evangile à se libérer des pratiques religieuses confortables pour prendre en charge la pauvreté humaine, en laquelle se cache la pauvreté du Christ, toute la pauvreté et toutes les pauvretés, celles du corps, de l'âme, du coeur, de l'esprit, ces pauvretés engendrées et entretenues par des structures de société injustes et révoltantes, contre lesquelles le disciple de Jésus doit s'insurger avec la violence désarmée de l'amour. On ne peut pas croire à la résurrection du Christ si on n'épouse pas l'insurrection des membres souffrants de son corps. Et il existe aussi d'autres pauvretés moins structurelles, moins immédiatement engendrées par l'injustice sociale et qui risquent d'être oubliées dans nos grands combats, les pauvretés que nous-mêmes entretenons par distraction, par souci de notre confort, par dérobade envers ceux qui sont notre propre chair, comme nous l'a rappelé le prophète Isaïe, par peur inavouée de nous dessaisir de notre propre vie alors que l'amour de Jésus jusqu'à l'extrême nous y invite. Ces pauvretés nous sont très proches, dans notre propre foyer familial, dans le cercle de nos amis, dans la cohabitation avec nos voisins et avec, comme nous disons, nos confrères de travail. Ces pauvres ne peuvent pas attendre le grand soir; ils ont besoin, comme le promet le prophète Isaïe, que, en toute urgence, ils voient se lever la lumière d'une aurore, grâce à des gestes réputés aujourd'hui quelque peu ringards : les gestes de la compassion, de la consolation, de la tendresse, de la connivence d'un sourire, de la respiration tonifiante de l'humour. C'est à ces gestes, gratuits, improvisés, non codifiés, que tous ceux que le langage commun approximatif appelle croyants et non-croyants, peuvent deviner qu'ils ont en commun un mystère intérieur que les uns appellent Dieu, et que les autres appellent un au-delà d'eux-mêmes. Et c'est grâce à cet "au-delà" que nous pouvons, à travers nos différences, nous rencontrer dans la droiture de notre propre cohérence, dans l'inviolable respect mutuel. Notre rassemblement, étonnament coloré, en fait foi. Et nous en sortirons grandis, grâce à François. Jusqu'ici, François, je ne l'ai pas nommé et c'est à dessein, car je n'ai pas voulu l'enfermer dans les propos d'un sermon qu'il n'aurait pas appréciés. Un jour, François m'avait dit : "Dieudonné, si jamais je partais avant toi et que tu célébrais mes funérailles, sois allusif". Et c'est vrai que François, nous n'avons pu que le deviner. N'est-ce pas Ghislaine, toi qui fus l'étonnante épouse d'un mari étonnant? N'est-ce pas Geneviève, Véronique, Pascale, qui avez été les filles merveilleusement étonnées de la tendresse d'un père publiquement combatif? Dès lors, laissons François, en pleine liberté, prendre les ailes de l'aurore pour rejoindre dans la Cité du ciel, la foule immense des amis et copains qui ont donné de leur santé,de leur intelligence, de leur coeur, parfois de leur sans, pour l'avènement du monde nouveau selon le coeur de Dieu. Certains les appellent les Justes, d'autres les appellent les hommes "à la conscience droite", d'autres encore les appellent les saints avec ou sans auréole. Nous allons entrer dans la seconde partie de cette célébration. Les chrétiens vont rejoindre François par leur communion au Corps et au Sang du Christ ressuscité. Nous souhaitons que les non-chrétiens ne soient nullement agressés par notre Foi mais y trouvent un moment de réflexion et d'intériorisation. Dans une paix de respect mutuel. Dieudonné Dufrasne - Schaltin, le 5 mars 2009. Texte frappé par Marie Morelle. Merci Marie.

mercredi 4 mars 2009

De François Mougenot à François Martou

Pour François Martou

Ne cherchez pas à quel titre je m’exprime ici ; je serais bien en peine de le dire moi-même. Et s’il faut trouver une raison pour commencer, disons que je m’appelle François comme lui. Un prénom intemporel, mais assez peu répandu. C’est à tel point que si j’entends crier « François » je me retourne toujours, persuadé qu’il ne peut s’agir que de moi. Alors quand j’ai croisé la route de ce François là, je peux dire que cela a fait un sacré remue-méninge. C’était à la rentrée de septembre 1966. Il venait je crois de quitter la présidence du mouvement des étudiants francophones (MUBEF) et nous avons « kotté » un an dans la même maison communautaire : le CRU . Là, nous avions chacun nos responsabilités mais pour garder son sens au mot « communautaire », nous nous réunissions régulièrement pour échanger et pour imaginer un monde meilleur. François parlait beaucoup et moi pas du tout. Avec lui, j’ai très vite compris que nous n’habitions pas au même étage de la pensée. Ne vous méprenez pas quand je parle d’étage. Il ne s’agit pas de hauteur. Jamais François ne m’a fait ressentir qu’il habitait plus haut que moi. Au contraire. Dans le dialogue singulier, il avait toujours le souci de se mettre au même niveau que son interlocuteur. Non… le problème c’était la vitesse. Je suis un penseur lent. Lui pas ; c’est un champion ! Donc… François parlait et moi j’écoutais.

Après Louvain, nos routes se sont croisées régulièrement. Lors de rencontres d’anciens du CRU [Centre Religieux Universitaire de Louvain] ou chez des amis communs. Toujours lui, toujours le même, toujours aussi rapide et moi loin derrière. C’était parfois fatiguant !

Mais nos chemins se croisaient aussi sur les pavés de Bruxelles. Nous fréquentions les mêmes manifs. Et là j’avais ma revanche. Parce que lui il était coincé devant, surtout quand il est devenu président du MOC. Et une manif ça n’avance pas vite. Alors quand on est devant et qu’on se doit d’y rester, forcément, on marche lentement. Moi je pouvais me permettre d’avancer à mon rythme ; de l’avant vers l’arrière et de l’arrière vers l’avant. C’était une sorte de rituel. A chaque manif, je faisais une pointe jusque devant pour voir s’il y était. Et il y était bien sûr ! On se saluait et je repartais vers l’arrière. On manifestait pour nos frères humains et contre tous ceux qui les écrabouillent. Je crois que la dernière fois que je l’ai rencontré, c’était à la salle de la Madeleine, lors d’une manifestation pour les Palestiniens. Car s’il était un endroit où j’étais presque sûr de le rencontrer c’est quand on manifestait pour les Palestiniens.

Mon dernier contact avec lui est récent. C’était sur la « toile ». Quand il a décidé de présenter sa candidature aux dernières élections, il a envoyé un courriel à tout son carnet d’adresses. J’étais dedans ! Je ne sais pas si François était doué pour les langues mais il est en tout cas une langue qu’il ne pratiquait pas du tout : c’est la langue de bois. Et comme moi non plus je n’aime pas cette langue là, je lui ai renvoyé un courriel pour lui expliquer poliment que, selon moi, il s’était trompé de couleur et que je ne voterais pas pour lui. Echange de bons procédés, il m’a répondu que j’étais un peu borné. Et je peux parfaitement imaginer le son de sa voix et son parler un peu lent, en train de me dire : François, je te trouve un peu borné. C’est tout lui ça !

A Louvain et pendant les années qui ont suivi, je pensais qu’un jour il deviendrait ministre mais qu’il devrait pour ça faire un solide nœud dans sa langue. Mais François n’avait pas la langue assez souple pour ça et il n’est pas devenu ministre. Il est devenu président du MOC. Au début de cette présidence, il y a eu la mort de « La Cité » mais ce journal était sous perfusion depuis longtemps déjà et c’était une mort annoncée. Je lui en ai voulu quand même ! Ce n’est pas rien de perdre le seul journal qui pense comme moi !

François n’est donc pas devenu ministre mais il a fait mieux que ça. Le CRU, l’ISCO, la FOPES, le MOC, la Revue Nouvelle et sans doute d’autres choses que je ne connais pas, il y a beaucoup de cohérence là dedans… beaucoup de droiture… beaucoup de fidélité aussi !

Alors ciao François. Je ne sais pas où tu es, mais si tu rencontre Robert [Robert Detry], salue le pour moi. Et s’il y a des Palestiniens près de toi, dis leur que je pense beaucoup à leurs frères écrabouillés. Et puis… pense plus lentement. Tu as tout le temps devant toi maintenant.

François Mougenot
[Côté étiquettes : chrétien de gauche, militant syndical; je pense que ça devrait suffire ]

mardi 3 mars 2009

François Martou. Demain il fera jour camarades

François Martou s'est bêtement fait avoir par une crise cardiaque ce dimanche 1 mars 2009. On n'entendra plus ses gueulantes et sa phrase de sortie : "demain il fera jour camarades". 
Moi j'ai aimé, et je me suis surpris à pleurer, le Martou des années 60 : le MUBEF, le CRU de la Place Hoover, les assemblées de la Paroisse Universitaire qu'il présida avec maitrise laissant la parole à chacun (mais oui), ... De ses oeuvres il restera en tout cas la Fopes. Et ses interventions au sein du groupe de la Revue Nouvelle.
Il y a des moments où je ne comprenais plus sa stratégie mais je partageais sa détermination. Dur de faire pousser des oliviers sur notre terre gelée! Il est parti pour le paradis des progressistes. Peut-être va-t-il y trouver des alliés inattendus.
Longtemps il a été la voix du MOC. 
Quel rôle aujourd'hui pour les intellectuels ? Quel rôle pour ceux qui sont issus de la mouvance chrétienne ? Quels fruits portent encore nos enthousiasmes des années 50 et 60, et de cette action pour les étrangers à l'hiver 70-71 ? 


Souviens-toi François, lorsqu'avec le MUBEF nous nous battions pour la reconnaissance d'un métier d'étudiant, avec salaire à l'appui!!! Il faudra relire cela.
Un de nos enjeux qui n'a cessé de progresser c'est l'égalité homme-femme dans notre milieu universitaire (il y a encore du chemin). Pour moi Ghislaine en reste un des symboles. Les maisons communautaires de filles ont été un moment décisif. Ghislaine n'a pas été seulement l'épouse de François.
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Les funérailles ont lieu à Schaltin (pas loin de la Nationale 4 Namur-Marche, à hauteur de Hamois), jeudi 5 mars 2009 à 10h30.

mardi 10 février 2009

Flickr

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